semaine 1 29/09/08

(Thomas Renaud)

• Une conception de l' « éducation» réduite à la scolarisation?

Aujourd’hui, on a une conception inique de l’éducation au niveau international, cette conception se confond avec la scolarisation et l’alphabétisation. Aujourd’hui, être éduquer = être scolarisé.
Pour les sociologues, l’éducation c’est d’abord la socialisation, c'est-à-dire acquérir des connaissances et des manières d’être qui permettent de vivre en société.
Particularité de l’homme : il n’est pas autonome dès la naissance, il y a un lien entre son développement physique, mental et psychologique. S’il n’y a pas de communication il y a carence (ex des enfants sauvages).
En sociologie, l’éducation se fait par rapport à l’intervention de la société (multitude de langues, de conception de la vie…), on ne peut donc généraliser la notion d’éducation par rapport à la socialisation.
Pourquoi trouve-t-on une égalité entre éducation et scolarisation ?
Doc UNICEF :
On a un lien entre l’éducation et la mortalité. En effet, les enfants étant allé à l’école ont reçu une éducation sanitaire, ils ont une certaine hygiène de vie. Quand on a une augmentation de la scolarisation des enfants, on a une diminution du taux de mortalité infantile.
Donc, par la scolarisation, on aurait un effet sur l’ensemble du processus de la procréation (baisse de la fécondité), de la mortalité, de la santé.
Analphabètes fonctionnels= gens qui ne savent ni lire, ni écrire, en état de pauvreté et de mauvaise santé
Doc UNESCO : rapport sur l’éducation
Même argumentation sur l’éducation que l’UNICEF, le défit est d’atteindre les populations les plus défavorisées en accroissant la scolarisation.
Dans le monde contemporain, on a un décalage dans la notion d’éducation par rapport aux siècles précédents car aujourd’hui la scolarité et l’éducation sont liées.
Éducation de base= enseignement primaire universel, droit humain fondamental, elle est destinée à couvrir les besoins éducatifs fondamentaux. Ces besoins concernent aussi bien les outils d'apprentissage essentiels (lecture, écriture, expression orale, calcul, résolution de problèmes) que les contenus éducatifs (connaissances, aptitudes, valeurs, attitudes) dont l'être humain a besoin pour développer toutes ses facultés, pour vivre et travailler dans la dignité, pour participer pleinement au développement, pour améliorer la qualité de son existence, pour prendre des décisions éclairées et pour continuer à apprendre. La définition de ces besoins évolue constamment et diffère d’un pays et d’une culture à l’autre.
EPT= Education Pour Tous ; IDE= Indice de Développement de l’Education pour tous.
Conséquences : la question de l’éducation dans les sociétés contemporaines se pose au niveau familial, au niveau national et au niveau international, ces 3 niveaux interfèrent.
Il y a un lien entre éducation familiale et éducation nationale car l’éducation familiale est faite sous le contrôle de la société à travers la notion d’Etat. L’éducation familiale présente une certaine autonomie (choix des parents) mais aussi une intervention de la société par l’Etat. Donc l’autonomie des parents dépend des règles établies par l’Etat. (Le charbonnier est maitre chez soi ! le charbonnier représentant le bas de la société.) La responsabilité des parents sur les enfants est attribuée par l’Etat dans l’intérêt de l’enfant.
Dans l’éducation, la distinction entre la socialisation et l’instruction n’est plus d’actualité mais elle reste floue. L’école a un rôle éducatif mais les parents aussi. Ce débat existe depuis la révolution française.
Doc Condorcet :
« L’éducation publique doit se borner à l’instruction. » Pour 3 raisons :
*il n’y a pas d’égalité, l’inégalité va avoir un effet sur l’espèce humaine au niveau de l’instruction car l’espèce humaine profite des travaux des hommes de génie.
*l’éducation porte atteinte aux droits des parents, la famille doit rester à l’éducation et l’école à l’instruction.
*l’éducation publique devient contraire à l’indépendance des opinions, le but de l’éducation est de donner les outils pour réfléchir.
Doc Rabaut de Saint-Etienne :
On a une distinction entre instruction publique et éducation nationale. L’instruction publique éclaire et exerce l’esprit alors que l’éducation nationale donne des vertus. L’éducation nationale renvoie donc à la socialisation. Pour Rabaut de Saint-Etienne, il faut instruire et éduquer pour controler. Pour Condorcet, il faut simplement éduquer.
M. Frechet : « Schématiquement, l’instruction est pour l’élitisme républicain et la transmission des savoirs tandis que l’éducation nationale veut favoriser l’égalité démocratique et participer à l’éducation […] Nous pouvons affirmer sans trop nous tromper qu’un système libérale penchera plus facilement pour l’instruction publique alors qu’un système d’essence socialiste préférera l’éducation nationale. »

Doc Pétain :
Il n’est pas d’accord sur l’instruction en tant que moteur unique de l’éducation. La famille donne les moyens de vivre à l’individu ainsi que la patrie et la société. Pour Pétain, l’école de demain ne sera plus neutre, car « la vie n’est pas neutre, elle consiste à prendre parti hardiment. »