semaine 9 09/12/08

 Epistémologie
Bachelard : « les faits sont faits » (fabriqués). Un fait n’est rien par lui-même, il ne vaut que par l’idée qui s’y rattache ou par la preuve qu’il fournit.
H. Wallon : Il n’y a pas de faits bruts en soi, un fait étant toujours plus ou moins façonné par celui qui le constate. Par conséquent, le savoir scientifique en SE n’est pas la retranscription d’une expérience, d’une situation vécue mais au contraire, c’est son organisation en système de concept qui lui vaut son statut de science.
L’histoire des sciences montre qu’une science se définit en se distinguant des autres, par opposition, en trouvant sa place au travers d’autres champs scientifiques. Les sciences humaines se sont construites en opposition à la philosophie, la psychologie et contre la biologie.
Il y a 3 démarches fondamentales :
-la délimitation de l’objet de recherche se fait à partir de théories disponibles des auteurs.
-reconstruction des faits de façon non mécanique, part subjective.
-la délimitation de l’objet est toujours provisoire.
Mialaret : 4 grands ordres de faits d’éducation :
*faits qui appartiennent au passé, non modifiables
*faits présents, relativement stables
*faits dynamiques, faits qui se déroulent sous nos yeux (pratique d’éducation…)
*faits et situations qui découlent de la création de situations expérimentales.

Science : caractère rigoureux de la production des savoirs.
Les SE font référence à des théories, s’appuient sur des concepts.
 
3. Rapport entre sciences humaines et SE
Les SE puisent leurs méthodes, arguments… au sein de la psychologie, sociologie, histoire, tout en sachant quelles ont un enracinement dans les pratiques et théories pédagogiques.
Problème épistémologique :
• L’administration de la preuve : il ne peut pas y avoir de démonstration par le seul raisonnement car les faits sont observables qu’une fois, donc pas de situation de laboratoire.
• Recours nécessaire à la simplification : le chercheur doit choisir ou privilégier un certain nombre de variables. Le danger est de plier la réalité aux aprioris.
La question de l’éducation prétend à la scientificité mais mobilise le champ de l’humain.
III. Le problème de la spécificité des SE
1. L’identité des SE
La pluralité des SE pose problème, au point que les chercheurs se demandent si les SE constituent bien une discipline.
Pour Mialaret, 2 réponses justifient le pluriel de l’éducation :
-le pluriel n’est qu’une étiquette, les SE seraient un vaste réceptacle où on rassemble différentes disciplines.
-le pluriel est l’expression d’un projet lointain d’une unification des SE, donc les SE serait une appellation provisoire.
Ces 2 réponses ne sont pas satisfaisantes, la 1ère est fausse car il y a un lien entre les disciplines, et la 2ème n’est pas un projet réaliste du tout.
On peut se demander s’il y a une épistémologie spécifique des SE.
Les SE existent comme les sciences médicales, c'est-à-dire quelles sont plurielles, mais pour autant, on leur reproche cette pluralité. L’objet des SE peut faire sa force, car il jouerait un rôle de passerelle entre les disciplines.
Les SE sont une discipline hybride et sont épistémologiquement incertaine du fait de l’interdisciplinarité. Il y a 2 types d’interdisciplinarité :
-interdisciplinarité interne, relation ente la discipline mère et celle qui s’occupe de l’éducation.
-pluridisciplinarité externe, elle peut être formelle (disciplines sont juxtaposées), de coopération (union des méthodes des différentes disciplines).
2. Spécificités des SE
Les SE sont plurielles (1) et elles se définissent par rapport à un champ de pratique (2) éducative.