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cours du 24/03/09

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Message  vanessa Mer 29 Avr - 17:19

En 1980, il y a un peu plus de filles à l'université, c'est un phénomène récent. En moyenne les filles ne font pas d'études aussi longues que les garçons, mais sont aussi dans des filières différentes, dites féminines, donc le sexe intervient dans le choix de la discipline.

Les travaux de l'INED nous montrent que nous avons un mécanisme de sélection selon 4 phases successives (1960) :
-vers 11-12 ans, les enfants de condition modeste ont des notes inférieures à celles des enfants de condition aisée.
-à réussite scolaire égale, les enfants de condition aisée entrent davantage dans le second degré et au lycée (intervention du type d'établissement).
-une fois dans le second degré, les enfants de condition modeste quittent en plus grand nombre cet enseignement au fil des années (effet de la durée des études).
-une fois le secondaire achevé, les enfants de condition modeste sont moins nombreux à entrer dans l'enseignement supérieur.
Ces 4 phases sont à la fois indépendantes par le critère d'intervention mais sont cumulatives par l'effet de la CSP.
Un enfant de condition modeste aura intérêt de compenser son origine social par un travail plus important.
Ces enquêtes recherchent les phénomènes de causalité qui pouvaient permettre ces inégalités.
Girard et Bastide montrent que : « à revenus égaux, il y a une étroite corrélation entre le niveau de diplôme du père ou la durée des études et la réussite scolaire de l'enfant. » ils constatent donc que le niveau de revenu a un effet inférieur par rapport au niveau culturel sur la réussite scolaire de l'enfant.
les travaux de Bourdieu et Passeron :
Les Héritiers, 1964
Hypothèse : intervention de l'appartenance sociale dans le parcours universitaire.
Bourdieu et Passeron reprennent les travaux de l'INED sur l'enseignement supérieur et montrent des constats statistiques : la population représente l'inverse de la population active selon la CSP, c'est à dire que dans la population active, il y a plus d'ouvriers et moins de cadres supérieurs, alors que les étudiants dont la CSP des parents est cadre supérieure sont en majorité, avec moins de cadres moyens et encore moins d'ouvriers. On a donc un effet miroir.
2 hypothèses possibles : -il y a une transmission génétique de l'intelligence, des capacités, homogamie sociale : FAUX.
-la dimension génétique n'intervient pas, il faut se tourner du côté de la dimension sociale, la différence est due à une différence culturelle, d'une transmission culturelle.
Le travail des Héritiers est un travail extrêmement méthodologique, logique. On peut retenir plusieurs éléments techniques : ils vont affiner la recherche statistique, les 2 schémas précédents sont des « probabilités objectives » = parmi une génération appartenant à une catégorie sociale, parmi les jeunes en âge d'aller à l'université, on mesure ceux qui sont à l'université. Soit la proportion de ceux qui sont à l'université par rapport à une population de jeunes en âge d'y aller représente une probabilité objective.
Probabilité conditionnelle : jeunes qui sont à l'université et qui appartiennent à une CSP donnée, parmi eux, on se demande comment ils se répartissent dans différentes disciplines. On cherche à savoir si l'appartenance à une CSP conditionne le choix d'une discipline qui paraît naturel.
Résultats : pour obtenir ces résultats et pour s'assurer de la validité d'une hypothèse culturelle liée à l'appartenance sociale, ils vont mener une enquête auprès d'étudiants qui ne sont pas dans une discipline où les moyens économiques sont nécessaires, soit des études en lettres et sciences.
Alors que chaque étudiants annonce un choix selon ses goûts, Passeron et Bourdieu montrent que majoritairement, les garçons vont en sciences et les filles en lettres. À la fac de sciences, les garçons choisissent plutôt une carrière de chercheur, de techniciens, alors que les filles choisissent plutôt une carrière de biologiste de laboratoire, professeur de sciences naturelles.
Ces 2 phénomènes, qui paraissent être des phénomènes d'orientation spontanée selon la variable sexe, sont amplifiés au fur et à mesure que l'on descend la hiérarchie sociale. Il y a donc un repérage de l'effet de la variable sexe, et l'interaction de l'effet de la variable sexe et CSP. On voit donc intervenir des variables indépendantes.


L'ensemble du monde étudiant voit la fac de Lettre comme le haut lieu de la culture, là où se forme l'élite intellectuelle de la nation. On y trouve 2 types d'étudiants :
-étudiants qui ont eu une scolarité brillante (brillants modestes), ces étudiants sont issus des CSP modeste et aisée
-étudiants qui ont eu une scolarité médiocre (médiocres aisés), sont issus de la CSP aisée.
Pour autant, au moment des examens, ceux qui ont une scolarité médiocre réussissent bien sinon mieux que les autres.
La CSP intervient donc sur la scolarité, elle vient augmenter la probabilité de passer dans la classe supérieure.
Réponses dans 3 textes : Les Héritiers ; La Reproduction, 1971 ; La Distinction, 1979. Bourdieu a comme pères intellectuels Marx, Freud et Durkheim.

*Notion de probabilité subjective : intériorisation que fait chaque individu des chances objectives qu'a son groupe face au parcours scolaire. Moi, appartenant à ce groupe j'intériorise les probabilités de ce groupe. Ça se traduit en terme de représentation des parcours, de normal, possible, impossible. Les probabilités subjectives s'appuie sur les probabilités objectives, et aussi les construisent.

*Notion de restriction dans le choix des études : porte sur le fait que selon la CSP, il y a des manières de concevoir des études raisonnablement envisageable et du coup va induire une restriction dans le choix. Il y a la dimension économique et la question de l'utilité des études qui entrent en jeu dans ce choix. La question de l'utilité renvoie à une dimension culturelle. Dans la restriction entrent des critères de rentabilités, différences économiques mais aussi sur l'échelle de prestige et le positionnement social.
Ça induit un raisonnement sur la durée des études, plus on descend dans la hiérarchie sociale, plus on accorde d'importance à la durée des études. « Il y a toujours quelque chose à apprendre » est un discours des classes aisées. Les autres veulent une finalité dans les études. La variable sexe intervient aussi dans le choix des études.
Ce qui caractérise les étudiants de la catégorie aisée, c'est qu'ils vont à la fac pour acquérir des savoirs et pas forcement des savoir-faire.

*Notion de fac de Lettre comme lieu de LA culture : elle est le lieu de réception des brillants modestes et des médiocres aisés, c'est l'aboutissement d'une scolarité réussie pour les uns (brillants modestes) et une faculté refuge pour les autres (médiocres aisés), c'est une situation contradictoire.
Les Héritiers : « le paradoxe veut que les plus désavantagés culturellement ne subissent jamais autant leur désavantage que la même où ils sont relayés par l'action de leur désavantage. » en effet, ces étudiants ont l'illusion que la fac de lettre est l'aboutissement de leur brillant parcours, mais il va leur falloir autre chose que d'avoir été scolaire.

*Notion de rôle coercitif de la CSP d'origine : il se conjugue avec la restriction dans le choix des études. La CSP impose des représentations et comportements. Une CSP modeste est un frein à une scolarité prolongées et à l'accès à certaines disciplines car on ne connait pas et on ne sait pas à quoi elles aboutissent, donc elles peuvent interdire certains types de réussite. Bourdieu et Passeron montrent qu'il faut voir que les CSP aisées développent tout autant ce rôle coercitif. Elles induisent un interdit au déclassement social, elles interdisent le raccourcissement des études, autorisent le trébuchement, l'allongement, l'erreur d'orientation, l'incertitude dans les choix...C'est le diplôme, le métier qui fait la catégorie. Donc les CSP modestes préconisent les études courtes alors que les aisées interdisent de ne pas faire d'étude au risque de déclassement social.

*Notion d'idéologie charismatique du don : c'est un système de pensée dans le lequel nous nous trouvons et qui va donner du prestige et va être considéré comme la seule explication valable du don naturel, le don de l'intelligence. Charismatique car élément symbolique de prestige. Ce système de pensée valorise l'intelligence et l'intelligence en tant que don. C'est inné et inaliénable. Elle repose sur plusieurs éléments :
-phénomène de l'aliénation : c'est ce qu'ils appellent la mise en place d'un postulat de l'égalité formelle, on est tous égaux devant le prof. Or, à l'analyse, ce n'est pas vrai, ça dépend de notre parcours.
À partir du moment où on met en place ce postulat, on condamne les inégalités sociales à n'être que des inégalités de nature, on met donc en place une cécité aux inégalités sociales, on ne voit donc plus que les inégalités naturelles. On peut ainsi transformer un héritage social en une grâce individuelle ou en un mérite personnel. On dit que ça ne vient que de nous alors que ça vient de notre environnement social.
-soutien de cette aliénation par l'unicité et l'absolu de la valeur « réussite à l'examen » : ce que montrent Bourdieu et Passeron c'est que nous renforçons le phénomène d'aliénation par le fait que la note obtenue définie le don, cette intelligence, cette nature individuelle, il faut qu'on adhère au système pour qu'il fonctionne, c'est à dire que la note nous donne notre valeur pour que cette idéologie fonctionne.
Dans ce cadre le système scolaire dévient un système de sélection dont la finalité est un positionnement dans individus dans la hiérarchie sociale. Par conséquent, le système lui même doit amener à l'intériorisation de la règle qui est vécue comme une aspiration personnelle.
-renforcement de cette adhésion par le rapport que chaque CSP entretient avec cette idéologie : les meilleurs soutien de cette idéologie sont les CSP modestes et les enseignants de CSP modeste.
Cette reconnaissance d'un certain capital scolaire permet le passage, la transmission à un certain nombre de privilèges sociaux et économiques qui sont ceux des classes aisées. C'est en ayant réussi alors que je suis modeste que je me retrouve en haut de la hiérarchie sociale, grâce à l'acquisition d'un capital scolaire et intellectuelle. Donc ma participation et le soutient à ce phénomène d'aliénation. Plus il y a d'enfants d'ouvriers qui réussissent, plus les mécanismes d'aliénation sont cachés, et plus l'idéologie du don est souveraine et incontestable. Tant que la réussite des modeste est exceptionnelle, on dit que c'est anormal et qu'ils ont une intelligence supérieure et sont travailleurs.
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