semaine 3 13/10/08

• Internationalisation

L’internationalisation est un aspect récent de l’évolution des sociétés. Le développement des sociétés s’est fait plus sur le sentiment de la distinction, de la différence que sur celui de la fusion.
Toute organisation sociale est fondée sur l’échange et la réciprocité, et cette notion d’échange est basée sur la différence (limite car on n’a plus rien à échanger).
Le moteur de l’échange dans les familles est l’exogamie, mais le phénomène d’endogamie (se marier à l’intérieur de sons groupe) est malgré tout valorisé dans certaines sociétés. Prohibition de l’inceste est quelque chose d’universel, il permet l’exogamie et donc d’agrandir les peuples.
On peut transposer ce modèle d’échange des familles sur l’internationalisation. Ce qui fait l’identité de soi c’est l’opposition à l’autre. C’est dans la relation d’opposition et dans la construction d’une ressemblance que ce construit la relation entre les groupes.
L’éducation, c’est cette construction identitaire de distinction et de proximité relative.
Eduquer l’enfant c’est lui apprendre le groupe auquel il appartient, c'est-à-dire le socialiser, mais aussi lui apprendre ce qu’est son groupe par oppositions aux autres. La distinction l’emporte sur la proximité et la ressemblance. La notion d’opposition suppose l’étrangeté, donc le rejet (nature). Il est difficile dépasser de la notion d’opposition à la notion de différence (culture).
Ce qui va faire la différence, c’est la notion d’égalité, c'est-à-dire que c’est parce qu’on arrive à se considérer comme égaux qu’on peut se considérer comme différent. Il faut que l’autre soit suffisamment proche de moi pour que je le considère comme semblable mais pas moi-même (permet de comparer les modes de vie).

L’éducation comparée est un mot commun à tous, mais pour pouvoir comparer, il faut constater qu’il y a éducation. Comparer est une étape, ça n’est pas l’internationalisation, c’est mettre en place un 2ème temps après le 1er qui est celui de l’ignorance ou du rejet. Le 2ème temps est celui du maintien de la domination.
L’internationalisation fait irruption dans le débat éducatif en France et dans les pays européen de façon récente.
J.P Cytermann montre que pendant longtemps allemand et français pensaient avoir les meilleurs systèmes éducatifs au monde, ce qui a entrainé que depuis 10 ans, alors que se multiplient les données comparatives, celles-ci ont eu peu d’impact sur le débat éducatif en France contrairement aux autres pays européens.
La question des comparaisons apparait d’abord dans l’enseignement supérieur, là où la question des enjeux internationaux est engagée, lié au phénomène de la recherche, phénomène renforcé par le processus de Bologne dans lequel 40 pays s’engagent à construire un espace européen dans l’enseignement supérieur avant 2010. Cette question des comparatifs ensuite dans l’enseignement secondaire. Le déclencheur important mais avec un effet retard sont les résultats de l’enquête PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves), étude comparative sur les compétences des élèves d’environ 15 ans dans différent pays.
La différence induit la hiérarchisation, donc les comparatifs sont à l’origine de cette hiérarchisation. Cela suppose un corpus commun d’indicateur d’analyse et d’observation, ça permet de poser le principe de la scolarisation comme mode universel de la socialisation. Une des conséquences est qu’on retrouve la structure et le mécanisme de la domination car les critères communs sont construits par les sociétés déjà dominantes. Une autre conséquence est le fait que le comparatisme induit le relativisme. La comparaison fondée sur les critères des dominants permet sur le long terme la remise en cause des critères dominants, donc de reposer la question de la validité de la hiérarchisation. On se questionne donc sur le mode d’organisation, c'est-à-dire sur le lien entre le mode d’organisation scolaire et les résultats statistiques observés.
Il existe plusieurs outils d’observation et d’analyse de l’éducation du corpus commun d’indicateur :
*au niveau international :
-le programme des IEM (Indicateur de l’Education dans le Monde) programme commun UNESCO et OCDE qui prote sur les pays émergent qui ont choisi d’y participer. L’objectif est de développer des indicateurs statistiques relatifs aux politiques d’éducation qui regroupent des coordinateurs nationaux issus de 19 pays.(Argentine, Brésil, Chili, Chine, Égypte, Inde, Indonésie, Jamaïque, Jordanie, Malaisie, Paraguay, Pérou, Philippines, Fédération de Russie, Sri Lanka, Thaïlande, Tunisie, Uruguay et Zimbabwe) Ces pays représentent plus de 70% de la population mondiale. Ce programme a débuté en 1997 avec 12 pays le but étant donc de mesurer l’état actuel de l’éducation dans le monde. Il s’agit de mettre en place des projets spéciaux pour améliorer la comparabilité et donc élargir la validité de ces critères au niveau international.
-le programme de l’EPT (Education Pour Tous) de l’UNESCO, ce programme reprend les résultats des IEM mais il les introduits dans des démarches plus large, à la fois géographiquement et sur 6 point de l’éducation :
>la production et l’éducation de la petite enfance
>l’enseignement primaire universel
>besoins d’apprentissages des jeunes et des adultes
>l’alphabétisation des adultes
>l’égalité entre les sexes
>la qualité de l’éducation
Dans ce programme de l’EPT on a chaque année des rapports sur ces différents points.
-l’enquête PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) Ce programme est publié tous les 3 ans et mesure chaque fois un contenu différent : la lecture et l’écriture ; les mathématiques ; les sciences. L’objectif est de mesurer de manière comparée la scolarisation et d’évaluer les différents systèmes scolaires nationaux.