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Cours 3 16/02/09

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Message  vanessa Mer 25 Fév - 0:50

Statut de l'enfant: P. Ariès (historien), L'enfant et la vie familiale sous l'ancien régime (à lire), livre important car l'argumentation d'Ariès montre la faiblesse du statut de l'enfant, du moyen âge au 14ème siècle, qui est tel qu'on peut parler d'absence de l'enfance telle que nous la concevons de façon moderne. Avant, on passait d'une petite enfance à un état adulte d'adulte, l'enfant est très vite responsable.
La thèse d'Ariès est une référence mais elle a aussi été discutée: comment l'enfance peut-être absente à ce point? Des recherches donneront lieu à des nuances de sa thèse.
Ariès se réfère uniquement aux textes et à l'iconographie de l'époque qui montrent que l'enfant est peu cité dans sa spécificité, chaque fois qu'il est représenté dans une image, il l'est comme un petit adulte (habillage, visage...). Les enfants sont aussi utilisés comme des adultes.
1ère nuance: les travaux montrent que la notion d'enfant reste présente dans la mesure où on va utiliser leur spécificité d'âge en leur attribuant une innocence qui va être manipulée (sacrifice d'enfant, enlèvement...), leur innocence est pervertie (soit innocence, soit diabolique). L'enfant ne disparaît donc pas, on lui prête certaine particularité. Cette nuance ne renverse pas la thèse d'Ariès car le découpage d'âge à l'époque est tout de même plus réduit que ce qu'on connait.
2ème nuance: la mortalité infantile est importante, ce qui fait qu'on s'attache peu à l'enfant. C'est un phénomène de défense par rapport à l'enfant car il risque de mourir, mécanisme de mise à distance.
Cette mortalité infantile n'est pas propre au moyen-âge, elle reste importante jusqu'au 17ème siècle. Une baisse future de la mortalité infantile (avec le développement sanitaire)permet donc une augmentation progressive de l'intérêt porté à l'enfant. Au 15ème siècle, dans la bourgeoisie naissante de Limoge, en moyenne, 60% d'une génération décède avant l'âge de 20 ans. En milieu rural en France, début 19ème, ½ enfant meurt avant l'âge de 1 an, 1/3 avant 20 ans. Il faut une moyenne de 8 grossesses pour avoir 2 enfants vivants.

II/ Du 16ème siècle au début du 18ème : la structure familiale soumise aux crises, de la crise démographique à la crise de la « pensée morale ». L'enfant comme objet de la montée du souci moralisateur.

Il y a beaucoup de bouleversement au niveau de la société, de la famille et du statut de l'enfant. On distingue 2 périodes:
  • Du 16ème au 17ème:

Le passage au 16ème siècle se fait par plusieurs changements:
une périodes de famines et d'épidémies liées à la météorologie, et donc de période de faible récolte.
Conséquences: -diminution de la taille des communautés familiales et de la fécondité, il y a donc une réduction des familles élargies.
-de ce fait, l'organisation e la famille change, avant, elle était fondée sur l'autorité patriarcale et l'âge, mais à ce moment, l'aimé risque de mourir du fait de la réalité démographique. Le cadet a la possibilité de devenir ainé tant les familles sont déstructurées. Le principe de la famille étendue est maintenu artificiellement, tout comme le principe de droit d'ainesse.
-le mariage des cadets était avant soumis au choix du père. Or, à ce moment, ils sont plus ou moins libres de se marier comme ils veulent. On voir donc apparaître de jeunes ménages à l'intérieur de la famille étendue. Avec la mortalité importante, donc le manque de main-d'œuvre, les cadets vont pouvoir se marier pour avoir des enfants pour travailler, sans partir, afin de s'occuper du patrimoine, on a donc une réorganisation de la structure familiale.
Le risque de conflit devient de plus en plus important du fait de l'importance prise par les cadets (il n'y a plus l'autorité de l'ainé). On a donc une réalité du conflit et une sorte de mécanismes culturel qui, pour maintenir la structure, se met en place, qui est le recul de l'âge au mariage, il vient compenser la nécessite de construire un ménage qui donnerai lieu à une situation conflictuelle. Cette progression du retard de l'entrée au mariage se maintiendra jusqu'à son apogée au 18ème siècle avec une moyenne de 27 ans ½ pour les hommes et de 25 ans ½ pour les femmes.
-on assiste à un phénomène culturel profond qui relève de l'évolution des civilisations caractérisé par une crise morale et religieuse, cette crise va caractériser la sortie du Moyen-Âge, remise en cause de la manière dont le christianisme a évolué. Christianisme pour le clergé= pratique de la pauvreté alors que le clergé possède des terres, abbayes... on a donc une remise en cause.
Durant cette période, nous avons une relecture de la Bible qui se conjugue avec le mouvement humaniste de la Renaissance qui se caractérise pas au retour aux bases gréco-romaines. La pensée augustinienne s'impose, disant qu'il faut se méfier des femmes car elles sont à l'origine du péché.
Pour avoir une société équilibrée,, il faut tenir les femmes, ce qui est une rupture avec la période précédente où nous avions une domination masculine traditionnelle et où la femme était libre, à quasi égalité. On est donc aujourd'hui dans une domination masculine par le droit romain. Dans La politique, Aristote dit: « la nature a créé des individus propres à commander et propres à obéir ». pendant le 16ème siècle, les idées d'Aristote et de Saint Augustin se conjuguent, pour dire qu'il faut se méfier des femmes.
-montée de la monarchie, on quitte le conflit entre les seigneurs féodaux, la monarchie prend de l'importance, apogée avec Louis XIV.
Idéologiquement, tout est fait pour que la domination masculine se renforce. En terme de statuts familiaux, on va voir augmenter le statut de l'homme, père, mari et voir s'effondrer celui de la femme,mère épouse. En ce qui concerne l'enfant, on va voir réapparaitre ce que P. Ariès appelle le souci éducatif. Il s'agit d'un souci de moralisation, de contrôle, l'enfant est le produit d'une relation du péché. La souci éducatif est une préoccupation à l'égard de l'enfant qui est le produit du péché et qui est donc par nature producteur de chaos. Donc, si on ne contrôle pas les femmes et les enfant, on risque le chaos. C'est pourquoi l'éducation de l'enfant est absolument nécessaire
Le but est de montrer à Dieu que nous tenons comme il faut, que nous obéissons à la sanction.
Cette éducation renvoie à un enfant qui fait peur, Badinter, L'amour en plus, car il est détenteur du péché et de la potentialité du chaos, il est aussi un consommateur et prend de la place, il faut s'en occuper. L'éducation doit être un dressage, un contrôle plus qu'une formation. La question qu'il faut se poser= qui peut faire ce dressage? Surement pas les femmes car elles sont elles-mêmes à contrôler, c'est pourquoi la relation affective doit être bannie de toute éducation.
Réalisation de cette éducation:
Dans les familles nobles, les garçons sont envoyés vers 7-8 ans comme serviteur dans une autre famille noble, ça permet de réduire la relation affective mère/enfant en éloignant l'enfant.
Chez les paysans, l'enfant garde le statut de petit adulte du Moyen Âge jusqu'au 19ème siècle.
Dans la noblesse, il y a une transformation du regard porté sur l'enfant, apparition du souci éducatif sous la forme de contrôle et de dressage.
  • Du 17ème au 18ème:

Conditions environnementales: météorologie, famines, épidémies vont diminuer, ce qui donne lieu à une diminution de la mortalité donc a une augmentation de la démographie. La famille n'a pas changé, domination de l'ainé, maintien du droit d'ainesse, ce qui devient insupportable et donne lieu à une crise de la famille. Élargie. Cette crise va introduire une évolution importante dans les pratiques familiales, les cadets partent, quitte à être domestique, autant être l'être ailleurs en étant libre, au moins il n'y a plus de soumission au père et frère. On assiste ainsi à un exode des cadets ruraux qu'on retrouve comme employés/ ouvriers dans d'autres familles rurales où ils touchent un salaire. Cette exode est à l'origine de la construction des familles conjugales nucléaires de jeunes ménages agricoles.
Conséquence sur les rapports homme/femme:
Dans la noblesse, on a une suprématie de l'homme, alors que chez les cadets ruraux, on a une égalité homme/femme. Il y a aussi des conséquences sur la manière de choisir le conjoints, le cadet se marie avec une femme qui a la même situation que lui, les critères sont donc la santé, le travail, la moral...donc sur des particularités individuelles et non plus sur la famille, sur l'alliance familiale, la lignée, ce qui nous amène a une montée de l'individualité.
On a une augmentation des jeunes ménages pauvres qui cherchent à construire un avenir différent, on voit ainsi le statut de l'enfant changer. Étant trop pauvres pour faire autant d'enfant que la nature le souhaite, il y a contrôle des naissances, c'est le malthusianisme. Ce phénomène va se développer et conduire à un discours moderne sur l'individualité.
vanessa
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