cours du 06/05/09

IV/ Le questionnaire qualitatif comme outil de recherche

Il est à l'origine utilisé pour un traitement quantitatif, la distinction se fait dans le traitement des données, et dans l'ouverture laissant place au sujet. Le questionnaire qualitatif est souvent utilisé en triangulation avec l'observation et l'entretien. Le questionnaire s'utilise quand on cherche des informations ouverte et se fait donc avec des questions ouvertes.
1.Construction du questionnaire :
Une place importante est laissée aux questions ouvertes, ce qui permet de faire un traitement qualitatif. Les questions ouvertes permettent au sujet de répondre comme il le veut et utilise le vocabulaire qu'il désire.
2.Intérêt du questionnaire :
Dans certains cas, le questionnaire permet de remplacer l'entretien, par exemple si le public est réticent à l'orale, anonymat, enfant...) le fait que ça ressemble à un entretien mais que ce soit écrit permet d'enlever la peur des sujets. Le questionnaire permet aussi de gommer la relation inductive de l'entretien et une plus grande cohérence des propos, on ne répond pas la même chose à l'écrit qu'à l'oral, c'est pourquoi le questionnaire permet un discours plus organisé, la réponse étant en différé, ça permet un temps de réflexion, et de prendre du recul. Cependant, il y a de ce fait moins de spontanéité.
3.Condition et limite :
Il y a une part d'interprétation du sujet possible du fait d'une polysémie éventuelles, c'est pourquoi le questionnaire peut être accompagné d'un guide expliquant le vocabulaire.
4.L'analyse des données :
L'analyse de contenu est une technique de recherche dont l'objectif est la description objective, systématique du contenu manifeste des communications. Pour Muchielli, « elle correspond à un terme générique désignant l'ensemble des méthodes d'analyse de documents le plus souvent textuels, permettant d'expliciter le ou les sens qui y sont contenus et/ou les manières dont ils parviennent à faire effet de sens. »
l'analyse des données est donc un processus d'organisation des données brutes orientés pas une finalité interprétative, il faut en faire sortir le sens.
Il existe de nombreuses formes d'analyse de contenu, elle change selon le sujet, mais la plus facile étant l'analyse de contenu catégorielle par thématique (de Pourtois et Desmet). Il s'agit, à l'aide de découpage du texte, de condenser les données brutes pour avoir une représentations simplifiées en les classant par catégories (mot, thème, personnage, événement...) mais la subjectivité du chercheur entre en jeu. Il s'agit donc de faire une synthèse du contenu pour le simplifier.
Cette analyse est conditionnée par l'objectif de recherche et les hypothèses, le chercheur doit faire de nombreux choix techniques pour obtenir une information pertinente. Cette analyse est conduite en plusieurs temps :
L'analyse longitudinale
Chaque élément du corpus est analysé pour lui-même et donc a souvent comme support une fiche par document analysé. Cette pratique est une sorte de photo analytique de chaque élément du corpus. Elle est conduite pour chaque élément du corpus selon différentes étapes :
-Corpus et organisation : phase qui consiste à réunir les matériaux nécessaires à l'analyse et les organiser pour permettre l'analyse ultérieur
-Codage : cette phase consiste à transformer les données brutes de texte en éléments utilisables. Cela implique de déterminer une unité d'analyse permettant de réunir les données ou unité d'enregistrement, c'est à dire des « noyaux de sens », il s'agit donc de noter les noyaux de sens qui apparaissent, c'est à dire l'ensemble des éléments signifiants qui caractérisent une conception, une idée (avec la fréquence par exemple).
-Catégorisation : il s'agit de regrouper, classer et organiser les données. Les différents éléments recueillis par une lecture systématique sont organisés en catégories pré-définies (Bardin). C'est donc une réorganisation des propos par rapport à notre cohérence.
Certaines conditions doivent être respectées :
*l'ensemble des catégories doit recouvrir la totalité du champs des possibles, chaque unité d'enregistrement doit pouvoir être classée.
*elles doivent s'exclurent mutuellement, chaque unité ne doit pouvoir être classée que dans une catégorie.
*elles doivent être du même niveau de généralité, les données doivent être restituées avec objectivité et fidélité. Le résultat de l'analyse ne doit pas dépendre des codeurs, c'est à dire qu'une analyse doit avoir les mêmes résultats quelque soit le chercheur qui reprend l'analyse.
-Interprétation : à partir des données brutes, il faut dégager des données signifiantes en utilisant les catégories définies. Il faut donc interpréter et qualifier les données.
Le processus d'inférence renvoie le chercheur à sa culture en sciences humaines, son cadre théorique et ses représentations dans lesquelles il intègre les informations analysées.
Cette méthodologie est confrontée aux limites que peut avoir l'objectivité du chercheur dans sa part d'interprétation.
l'analyse transversale
Les résultats obtenus dans l'analyse de chaque élément sont comparés entre eux et la phase transversale de l'analyse est donc comparative. L'intérêt est de comparer plusieurs questionnaire ou autre à partir d'une grille de comparaison commune. Cette analyse peut se faire sous forme de tableau qui permet d'avoir une vision d'ensemble des fiches afin de pouvoir les comparer par thème. Les fiches produites lors de l'analyse longitudinales servent e support pour construire le tableau avec un degré supérieur de réduction.


Examen : capacité à critiquer une recherche, réfléchir aux éléments de cohérence pour la construction d'une recherche.